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Chemins de deuil
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Chemins de deuil
24 août 2007

Vous avez parfois un air triste...

"Vous avez parfois un air triste et vous paraissez absent" me dit une collègue de travail.

C'est vrai. La tristesse reste présente dans mon coeur et se manifeste parfois. Comme ma personnalité me pousse en plus à la mélancolie, je dois donc faire attention.

La tristesse est là qui me rappelle la perte d'un être cher. Elle est normale durant cette période et je réclame ce droit de la vivre même si ce n'est pas souvent politiquement correct. D'ailleurs j'observe qu'il ne me sert à rien de vouloir lutter contre elle car alors elle se rebelle et peut se transformer en comportement inadéquat.

La tristesse vient puis elle repart. J'essaie de l'accepter simplement. Je lui demande de ne pas me submerger, surtout à mon travail, afin que je puisse continuer à être le plus possible opérationnel. Parfois, quand c'est trop dur, je vais au WC pour me décharger en laissant couler quelques larmes. Et je peux retourner à mon bureau soulagé. Bien sûr ce serait mieux de ne pas devoir me cacher et de vivre cette émotion dans l'authenticité totale. Mais, cela est connu, le monde du travail et même la société en général ne sont pas des lieux adéquats !

Mais parfois elle se voit sur mon visage et souvent dans ces moments mon énergie est basse. Déjà que je ne suis pas une force de la nature... Alors j'aimerais être fort, ne jamais être triste, encourager chacun, vivre une joie rayonnante. Mais voilà, je suis un homme, simplement. Avec ses limites. Et puis même Jésus a pleuré devant le tombeau de Lazare.

Par contre je lutte contre la mélancolie. Car celle-ci est un mode de pensée qui consiste à me plonger dans le passé pour me dire "Ah, si j'avais su, ah si je vivais encore ce moment" ou à vivre une illusion qui occulte la réalité du genre "Dire que si Iris était encore là elle pourrait vivre cela". Alors à chaque fois que j'en ai la force, je me concentre sur l'Ici et le Maintenant comme je l'ai appris depuis quelques années. Je demande à Dieu l'Esprit de contentement afin de discerner ce que j'ai la chance de "posséder" à cet instant de ma vie. Cela permet de me resituer.

Quand je n'y arrive pas, un cycle infernal se met en branle et me pousse dans l'abîme du désespoir. Heureusement, cela n'arrive pas trop souvent. J'ai la grâce d'avoir encore assez de force pour résister.

Selon mes lectures, selon les témoignages que j'ai pu recueillir, la tristesse est incontournable et doit se vivre. Par contre la mélancolie peut jeter n'importe qui dans la dépression clinique.

Or il est mieux (pas d'un point de vue moral !) de ne pas tomber dans celle-ci car selon un médecin, cela arrête le processus de deuil. Par contre des instants de "vécu dépressif" sont tout-à-fait normaux. Ceux-ci se différencie de la dépression par plusieurs facteurs dont voici quelques-uns décrit par le Dr Christophe Fauré:

Le vécu dépressif évolue normalement par "vagues" successives, alternant des gouffres de désespoir et des temps de répit où on parvient à faire face (ces vagues tendent à décroître en fréquence et en intensité au fil du temps, même si elles persistent parfois pendant des mois ou des années). Même si la tonalité générale est triste et pesante, on reste sensible et "réactif" aux événements heureux. Il persiste une relative capacité à envisager l'avenir et, après quelque temps, de nouveaux projets. Ce ressenti dépressif est le coeur de la souffrance de cette troisième phase du deuil. Je considère même que c'est le temps le plus difficile de tout le chemin du deuil.

Donc, que ceux qui vivent le deuil, ne s'alarment pas quand cela leur arrivera car c'est NORMAL ! Même si d'autres semblent vous dirent par leurs paroles ou par leur attitude que cela ne l'est pas. Je crois que nous devons résister à une certaine croyance populaire qui peut nous contraindre à nous voir comme complètement inadéquat. Personnellement cela m'aide beaucoup de pouvoir percevoir ces phases comme normales. Je suis quitte de me battre contre des moulins à vent ! Je peux ainsi me concentrer sur l'essentiel: le chemin de ma vie sur lequel je marche et le sens des obstacles que j'y rencontre.

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