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Chemins de deuil
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Chemins de deuil
17 mai 2007

La honte

Un sentiment qui se vit fréquemment chez un conjoint après un décès par suicide c'est la honte. Je n'échappe pas au phénomène, d'autant plus qu'il s'agit du sous-type social de mon ennéatype.

En fait, pour l'instant, j'ai peu vécu la honte parce que mon épouse s'était ôtée la vie. Même si, paraît-il, bien des personnes ont raconté des "choses" (la Vallée est petite et ainsi faite), je sais que j'ai été un mari honnête, aimant et soucieux du bien-être de mon épouse. Bien sûr je n'ai pas été parfait, comme tous les maris pour la bonne et simple raison que je suis ... un être humain limité perfectible.

Par contre j'ai honte de mes moments difficiles dans mon deuil. Particulièrement ceux qui me rendent faibles physiquement. Il est pourtant connu que l'immunité physique diminue à cause du stress de cette expérience et ma santé s'en est ressenti: angine, refroidissement, forte fatigue, perte de concentration et de motivation etc.

Je pense que j'aurais voulu tenir droit comme I en face de la tempête. Je n'y suis pas arrivé. Preuve que je reste un ...être humain perfectible ! J'ai donc réalisé que j'avais encore des relents égotiques de toute-puissance, d'infaillibilité.

J'ai dû manquer plusieurs jours à mon travail et j'en ai ressenti une grande honte et une profonde culpabilité. D'autant plus qu'après quelques mois, les autres s'attendent à ce que cela aille mieux... Ma fille cadette en a déjà fait l'expérience.

Heureusement, deux ressources m'ont aidé à ne pas me laisser engloutir par ce sentiment nocif. Le premier, j'ai un chef qui comprend. C'est aussi un être humain perfectible...mais j'avoue que je suis épaté par sa sensibilité et par sa tolérance dans les moments difficiles que je vis. Je le remercie du fond du coeur.

Deuxièmement, j'ai pu lire quelques livres et commentaires sur le deuil et j'ai ainsi appris que les maux dont je souffre sont normaux pour l'épreuve que je vis. Je ne suis donc pas plus faible que les autres. Je me suis donc rassuré.

Vivre un deuil est un long cheminement. L'étape la plus difficile arrive, semble-t-il, après 6-8 mois selon Fauré. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes. Ainsi, même si des personnes pourraient s'attendre à une remontée linéaire du fond du goufre, je saurai qu'il est normal de traverser un temps encore plus délicat dans quelques mois...

J'encourage donc ceux qui entourent des endeuillés à ne pas abandonner trop tôt...et à rester attentifs. J'encourage ceux qui traversent cette épreuve à ne pas à ne pas se flageller lorsque cela arrivera. Je l'écris: ainsi je pourrai le relire lorsque je franchirai cette étape !!!

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