Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chemins de deuil
Archives
Chemins de deuil
8 février 2007

23 janvier, le choc

Mardi 23 janvier, 18h05. J'arrive au buffet de la gare de Lausanne. J'ai en effet manqué la correspondance à Renens. Pour une fois, depuis longtemps, je suis irrité par ce contretemps. Je ne suis pas bien dans mon assiette. Tout d'un coup je m'aperçois que j'ai manqué un appel de ma fille aînée Rachel. Je commande une boisson et je la rappelle. Elle me dit: "Tu as des nouvelles de maman ?" "Non, lui répondis-je. J'ai essayé de l'appeler pour lui dire mon retard mais c'était occupé. Elle doit être à la maison.". "Ecoute, continue-t-elle, je ne sais pas ce qui se passe mais il semble qu'il y a un incendie à notre maison." "Quoi ! lui dis-je, tout-d'un-coup angoissé"

Rachel raccroche en me disant qu'elle se renseigne. Elle est à Belfaux dans le canton de Fribourg. Ketsia, mon autre fille, n'est pas joignable: était-elle avec Iris ?

L'angoisse m'opprime d'un seul coup. Je n'arrive pas à tenir assis. Je crie à Dieu.

Je prends le train de 18h32 à Lausanne. J'espère voir Ketsia qui devait aller dans cette ville l'après-midi. Je ne la vois pas.

Un nouveau téléphone: c'est Chantal. "Ecoute, dit-elle, je vais sur place et je te tiens au courant".

Et l'attente commence. Le train me semble bien lent aujourd'hui. Je ne reçois pas de nouvelle. Je rappelle Rachel: rien de nouveau.

Mes pensées s'entrechoquent. Mon épouse, Ketsia, seraient-elles prises dans l'incendie ? Iris n'était pas du tout bien et avait dû rester alitée le week-end. Que s'est-il passé.

Le train continue d'avancer. Toujours pas de nouvelle. Je pressens que c'est mauvais signe. Mon coeur bat la chamade. La tristesse commence à m'envahir. J'arrive à destination. Un ami et la police m'attend.

"Iris est décédée, je demande avec déjà une conviction dans le coeur".

La première parole de mon ami: C'est grave R.. J'insiste et il me confirme mon sombre pressentiment. "Et Ketsia ?" "Elle est avec Chantal, chez les voisins. Elle va "bien", on s'occupe d'elle.

Je crie, je pleure. On me conduit à la police. Je suis complètement choqué. C'est ainsi qu'à commencé mon deuil.

Publicité
Commentaires
Chemins de deuil
Publicité
Derniers commentaires
Publicité