Traverser la douleur

Traverser la douleur, ce sont 3 mots, même pas grands, pas compliqués. Pourtant, lorsque ces 3 mots prennent vie ensemble, c'est parfois comme une montagne !

Il y a parfois un fossé entre dire "je veux traverser la douleur" et concrètement "traverser la douleur".

Pourtant, je n'ai pas le choix. Si je veux m'en sortir, je dois produire cet acte.

Cela veut dire pour moi:

• Lorsque la pensée d'Iris vient à mon esprit, ne pas la rejeter mais la "regarder" en face.

• Parfois et même souvent, cette pensée produit une émotion de tristesse ou de désespoir et c'est alors choisir de la vivre pleinement. Cela veut dire concrètement laisser les larmes le plus souvent possible (il y a tout-de-même des situations où je me retiens, mais cela fait mal physiquement).

• Et, après l'émotion, c'est oser s'interroger sur le besoin qu'elle annonce: besoin de présence, besoin d'aide d'Iris, besoin de partage, etc.

Ce n'est pas facile, mais c'est possible.

S. Zonnebelt et R. de Vries écrivent: "Le risque de succomber à une véritable dépression est réel si l'on intériorise ces sentiments sans essayer de les traiter. Les sentiments ont un rôle important dans la vie et il faut les extérioriser, les analyser et les gérer pendant une certaine période"

Ces sentiments s'appellent tristesse, désespoir, culpabilité, honte, colère, découragement, etc.

Toutefois, malgré la difficulté, je vois l'utilité d'une telle démarche. Le corps peut vivre et l'âme aussi. Le soulagement, la paix et l'espérance reviennent ensuite. Bien sûr parfois j'ai l'impression que la peau sous mes yeux s'arrachent tellement elle me pique. Les muscles de la poitrine et des bras font mal. Mais la vie continue de couler en moi et je sais que je ne serai pas tenté au-delà de mes forces. Car Dieu veille.

Je suis encouragé par le texte des auteurs déjà cités ci-dessus:

Le problème majeur des veuves et des veufs, c'est qu'ils ne choisissent pas délibérément la douleur; ils cherchent au contraire à l'éviter. La plupart d'entre nous avons appris que nous devons essayer de supporter la peine, il faut faire avec. Si nous tenons bon, cela ira mieux. Mais nous, nous voulons vous encourager à avoir une autre approche: n'évitez pas la douleur, affrontez-là ! Ne vous contentez pas de la supporter, gérez-la.
Faire le choix de la douleur est un élément nécessaire à la guérison. Il n'est pas possible de passer le cap de la douleur sans affliction ni brisement de coeur. Ce premier chapitre lance un défi: assumer sa douleur et trouver le courage d'accepter le combat pour en sortir.