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Chemins de deuil
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Chemins de deuil
16 mars 2007

Le rire

Est-ce fuir la souffrance que de rire ?

Je ne peux pas apporter de réponse péremptoire à cette question quelque peu philosophique.

Ce que je sais, c'est que je vis encore des moments de rire avec mes amis. Dois-je me culpabiliser ? Dois-je me punir pour manque de respect à la mémoire de mon épouse ? Je ne crois pas. J'aime rire, j'aime l'humour, j'aime les jeux de mot et Iris y avait pris goût. Elle aimait ce côté plaisantin, même si parfois elle s'en défendait. D'ailleurs elle-même pouvait partir dans des accès de rire interminable qui me font sourire maintenant que j'y pense. Le dernier samedi (ou dimanche ?), bien qu'alitée à cause d'une mauvaise hypertension, elle a ri avec les filles. Je les entendais depuis le bureau. J'ai ri avec elle le dimanche matin à cause de ses poussins (ses filles) car elle m'avait demandé de les amener à l'église. "Mais oui" lui ai-je répondu, "le père coq va amener tes poussins".

Alors j'ose le dire: nous avons eu des bons moments de rire durant ce premier mois chez nos amis. J'ai aussi à nouveau ri à la pause à mon travail. Une ancienne stagiaire en visite m'a d'ailleurs dit: on le retrouve ou il n'a pas changé.

Peut-être bien que mon rire sert à mettre de côté pour un moment cette tension que je vis intérieurement depuis le décès. Mais n'est-ce pas aussi un cadeau du créateur que de se détendre ? Ce n'est pas pour autant que j'en oublie la souffrance de l'absence d'Iris et que je manque de respect à sa mémoire. Non, de loin pas.

Alors oui je ris, surtout lorsque nous sommes autour de la table dans notre famille d'accueil. Et je ris aussi avec le chien Flippo. De toute façon je mange des carottes (certains comprendront ce que je veux dire s'ils me lisent !) alors j'ai une excuse !

Peu avant le décès, mes filles pour mon anniversaire m'ont écrit une carte adressée à leur clown. C'est comme cela, c'est aussi ma nature. Iris m'a épousé tel que j'étais et même si cela n'a pas toujours été facile pour elle de supporter mon caractère et ma personnalité, elle m'a donné le droit d'être qui je suis. Pour cela et pour beaucoup d'autres choses, elle mérite ma reconnaissance.

Finalement, si elle me voit, je crois qu'elle rit parfois avec moi. Elle n'aurait pas voulu que nous sombrions dans la tristesse et le désespoir. Elle était de nature positive à la base et en famille, nos éclats de rire faisaient aussi partie de notre vécu.

J'avais besoin de l'écrire !

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