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Chemins de deuil
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Chemins de deuil
22 mars 2007

Une simple piqûre

Hier matin, je suis allé subir un examen de sang. Une simple piqûre qui dure quelques secondes et pourtant celle-ci m'a plongé dans la mélancolie : je me suis revu le 6 février 2006, lors de mon dernier examen. Cet épisode reste gravé dans ma mémoire car juste avant l'acte médical j'avais reçu une réponse que je n'osais plus trop attendre : j'étais engagé à un poste de travail très intéressant, celui que j'occupe actuellement. Je m'entends encore téléphoner à Iris et sa joie à l'autre bout du fil. Ma mémoire émotionnelle très développée m'a donc fait revivre cette réminiscence des temps  joyeux rendue aujourd'hui impossible par l'absence de mon épouse.

Perdre un être cher nous met ainsi régulièrement devant des actes simples de la vie que nous avons vécus avec le disparu. Au début, c'est incessant comme une mitraillette. Ensuite, c'est un peu plus calme mais les occasions ne manquent pas pour s'immerger dans la tristesse.

La semaine passée, c'était devant la machine à laver le linge que le cafard m'a saisi !

Ces moments sont éprouvants, d'autant plus que j'ai décidé de ne pas les éviter. Mais ensuite le calme intérieur revient même si un certain marasme subsiste.

Au travers de ces expériences douloureuses j'apprends à reconnaître le langage de l'émotion qui me parle de mes besoins. Michelle Larivey dans son livre "La puissance des émotions" écrit:

"La tristesse est le signe d'un manque. Lorsqu'elle dure, c'est que dure aussi le manque. Ressentir ma tristesse ne fera pas disparaître le manque, pas plus qu'éprouver complètement ma colère ne me satisfait. Mais cela me permettra d'identifier le besoin en souffrance.

Le deuil provoqué par la perte d'un être cher est une forme de tristesse qui peut durer très longtemps, et qu'il est très important de vivre. Plus la personne prenait de place dans ma vie, plus elle me comblait affectivement, plus je ressens le manque consécutif à la perte de sa présence. (...) Vivant ma peine, ma douleur, je repasserai en pensée et en détail tous les moments de la vie, les journées et les nuits, durant lesquels sa présence me comblait. En pleurant ces manques jusqu'au bout, j'identifierai tous les besoins auxquels cette personne répondait et leurs nuances. Plus l'être disparu avait une place importante dans ma vie quotidienne, plus le processus sera long. Mais c'est le vivre à fond qui me permettra ultérieurement de me tourner vers d'autres relations importantes pour combler mes besoins.

Ainsi ces périodes me parlent des besoins que comblaient Iris par sa présence. Ils sont pénibles mais didactiques.

Je pense aussi que la méthode Vittoz que j'essaie de mettre en pratique depuis décembre m'aide également. Elle permet de vivre mieux le présent et devrait me donner des outils pour détacher de ces instants de déprime lorsque ceux-ci auront rempli leur effet.  Mais cela j'en reparlerai lorsque j'aurai plus d'expérience !

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