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Chemins de deuil
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Chemins de deuil
24 avril 2007

Elle n'est plus là où elle devrait être...

En ce mois d'avril trop chaud, bien des pensées m'agitent.

L'une d'elles est l'absence d'Iris dans son jardin. Chaque fois que j'arrive devant la maison avec le soleil qui illumine les jonquilles et tulipes, je m'attends à la voir à genoux en train de travailler la terre comme cela arrivait encore l'année passée. Mais rien, elle n'est pas là.

Ce jardin est nul doute pour moi ce qui me fait le plus penser à elle en ce moment. Je ne peux m'empêcher l'imaginer semer et planter semences et oignons qui fleurissent aujourd'hui ou qui apparaîtront demain. Déjà je me suis rendu compte qu'elle avait planté des jonquilles à un autre endroit. C'est dur de se dire que c'est elle qui a réalisé cela et qu'elle n'est pas là pour s'en réjouir...

En effet Iris aimait tellement son jardin et ses fleurs que voir l'un sans celle qui l'a créé me fait mal...

D'ailleurs, je n'ai pas encore enlevé des protections qu'elle avait mises pour l'hiver...malgré le chaud. C'est comme si je désirais conserver la trace de la dernière chose qu'elle y a entreprise à la fin de l'automne, comme si c'était un signe de sa présence. Va pourtant bien falloir que je le fasse si je ne veux pas que les arbustes meurent...

Le soleil est aussi pour moi une douleur lorsque je me retrouvé seul. Je me suis demandé, en mars déjà, pourquoi cela produisait un tel effet sur moi. Et puis j'ai compris en réfléchissant, en écoutant mon coeur ou mon inconscient: le soleil qui prolonge ces soirées de printemps après l'introduction de l'heure d'été, c'est le souvenir de nombreuses promenades que nous faisions après le souper. C'était parmi nos beaux moments de discussion, de partage, de rire. C'était le moment où elle se sentait moins seule après une journée isolée souvent dans sa maison, sauf si nos filles étaient présentes.

L'éclat du soleil prend une certaine couleur dans cette belle vallée où j'habite. Nous aimions nous promener au bord du lac, y découvrir (comme je l'ai déjà dit dans le passé) les fleurs. Parfois nous nous asseyions sur un banc, tranquilles et admirions le coucher du soleil, écoutions les bruits des oiseaux ou de l'eau.

Mais elle n'est plus là et je me rends compte de tout ce que nous vivions dans la simplicité. Nous n'étions pas trop pour les grandes sorties, la grande foule. Nous aimions simplement profiter de la nature calmement.

Aujourd'hui, heureusement, il m'arrive à nouveau de me promener quelquefois avec des amis et à ce moment je peux me concentrer sur le présent ou l'avenir. Mais je garderai en souvenir dans un coin de mon coeur ces ballades apaisantes avec Iris.

Fuite ou recherche des beaux moments du passé, cette deuxième étape du deuil, n'est pas toujours facile à vivre. Mais c'est possible. Elle me permet de trier dans mes souvenirs, même s'il y a de la souffrance, et de conserver ce qui restera beau dans ma mémoire sans pour autant m'empêcher d'exister dans le présent.

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